La Romance de Ténébreuse – Marion Zimmer Bradley - Partie 3

Dans le premier roman de cette troisième partie, Marion Zimmer Bradley aborde un thème simple : celui de l'émancipation. Un jeune garçon issu de la civilisation terrienne rêve de connaître Ténébreuse, dans l'Etoile du danger on découvre son parcours initiatique. Le thème du choc des cultures est aussi abordé. La captive aux cheveux de feu qui vient ensuite chronologiquement est plus anecdotique, c'est d'ailleurs l'un des rares que je n'ai pas relu. Il relate un peu l'histoire classique de Raiponse, enfermée en haut de sa tour. C'est mignon mais pas très original.

Evolution

Suite à l'installation des terriens sur Ténébreuse, la société ténébrane est doucement modifiée. L'astroport qui est le centre névralgique de l'organisation terrienne, déménage dans la plaine aux abords de la capitale Thendara, fief des comyn. Les contacts se font de plus en plus nombreux et cela influe sur les jeunes et principalement sur les jeunes comyn qui sont amenés à avoir des contacts avec les terriens. La série de romans qui illustre cette époque est particulièrement agréable à lire car on retrouve souvent les mêmes personnages dont les destins s'entrecroisent.

Soleil sanglant raconte les aventures d'un agent terrien, né sur Ténébreuse et élevé dans un orphelinat. Sa quête d'identité va le mener à de sombres découvertes sur la planète de son enfance. On y découvre encore une fois le monde des télépathes et des tours avec toute l'aura de mystère et de rêve qui plane autour des pouvoirs psy. Ce roman est particulièrement intéressant car la hiérarchie des tours mais également les spécificités des pouvoirs du laran y sont merveilleusement développés. L'histoire en elle-même n'est pas captivante mais l'on y apprend beaucoup sur le "monde" de Ténébreuse.

Régis Hastur est l'un des héritiers comyn les plus en vue. Voué à seconder le roi, sa place au sein de la rigide société ténébrane est toute tracée. Mais voilà, Régis n'a pas le laran, il n'est ni télépathe ni capable de quoi que ce soit par le biais de sa pierre étoile. Dans L'héritage d'hastur on le découvre, on apprend à l'apprécier et on comprend son souhait de voir le monde terrien, un monde ou il ne sera pas « infirme ». Tout de suite après vient l'Exil de Sharra. Les deux romans doivent être lus l'un après l'autre, on retrouve les personnages de l'héritage d'hastur, toujours aussi torturés et travaillés par Marion Zimmer Bradley. L'intensité dramatique est vraiment présente ici et bien que ce ne soit pas mes préférés, la plupart des critiques que vous trouverez décrivent ce duo comme totalement incontournable.

Interlude

Projet Jason se situe à la même époque que les deux romans précédents mais on n'y aperçoit Régis Hastur que de loin. Dommage, car les personnages du Projet Jason sont moins complets et moins attachants que celui-là. La double personnalité de Jason/Jay est au centre de l'intrigue mais ne suffit pas à rendre ce tome aussi passionnant que les autres.

Et retrouvailles

On retrouve ensuite Régis Hastur et ses proches pour les Casseurs de mondes. On y fait la part belle au développement de la race non humaine : les chieri. Ce sont très probablement des croisements avec ces créatures qui ont donné lieu aux pouvoirs psy des ténébrans. Beaucoup d'écologie aussi ici, personnellement j'aime mais on peut comprendre que certains accrochent moins.

La suite des romans de la romance de ténébreuse est empreinte de la marque de Adrienne Martine-Barnes. Protégée de Marion Zimmer Bradley, la jeune femme a largement contribué (sans pour autant être créditée dans le premier) aux trois derniers tomes de la série.

Dans La chanson de l'exil, on refait le scénario de Soleil sanglant avec une jeune fille, Margaret Alton. Les personnages sont contemporains de Régis Hastur et il est agréable de conserver les repères des meilleurs tomes de la série. L'histoire se poursuit d'ailleurs dans La matrice fantôme. On suit sur Ténébreuse les vies parallèles de Margerida (Margaret) Alton et de Mikhail Hastur, le rythme est excellent dans chacune des deux parties mais le lien est un peu difficile surtout en l'absence d'un chute commune.

Pour finir, on retrouve ces personnages 15 ans plus dans Le soleil du traître. Ce dernier tome m'a moins plu et d'une façon générale, cela me donne l'impression qu'on a fait le tour des thèmes autour de Ténébreuse. L'auteur étant décédée, à priori aucune ½uvre ne verra le jour pour compléter la Romance de Ténébreuse. On regrettera qu'il n'y ait pas de réelle fin à la série mais quelque part celà laisse la part au rêve.

Une série incontournable en fantasy

Les romans sont inégaux, mais dans sa globalité, je recommande vivement la Romance de Ténébreuse. Le concept est vraiment intéressant, l'univers décrit est extrêmement riche et les personnages toujours bien travaillés. Idéal pour débuter la fantasy à mon sens.