House Of 1000 Corpses de Rob Zombie
Avec Sid Haig, Sheri Moon, Bill Moseley... (2003)
Le renouveau du film d'horreur, ou comment un hirsute chanteur de hard-rock fait souffler un vent nouveau sur le genre et Hollywood tout entier.
En plein retour du cinéma de genre tel qu'il était conçu dans les années 70, du survival (Détour Mortel ou La Colline A Des Yeux) au fantastique le plus horrifique (La Malédiction ou La Maison De Cire), il était évident que des francs-tireurs allaient gentiment profiter de la situation pour sortir des sentiers battus et proposer des oeuvres personnelles, originales et sacrément allumées.
C'est le cas de Rob Zombie, ancien leader du groupe psycho-metal White Zombie, connu pour sa passion (visible dans ses clips, réalisés par lui-même) pour le cinéma d'horreur le plus grand-guignol. Avec un faible budget en poche (suite à de nombreuses déconvenues avec les maisons de production), voilà notre chevelu parti réaliser son premier long-métrage, des idées farfelues plein la tête.
Et c'est ainsi que l'on en arrive à ce House Of 1000 Corpses, qui débute de façon fort conventionnelle en montrant un groupe de quatre étudiants perdus dans la plus profonde campagne. Désireux de vérifier une légende locale, selon laquelle un serial killer aurait été pendu dans les environs, les voilà rapidement aux prises avec une famille complètement cintrée, pratiquant la sculpture humaine ou les rituels les plus macabres. Comme on peut s'y attendre, la lutte pour la survie sera terrible, les découvertes les plus sanguinolentes succédant aux traumatismes les plus perturbants.
Evidemment, le scénario est basique. Car là n'est pas le propos de Rob Zombie. Il n'est sûrement pas question, dans une histoire aussi sommaire, de démontrer quoi que ce soit, de parler des problèmes de l'Amérique, des soucis existentiels des teenagers ou de quoi que ce soit. Non, le seul but de Zombie, c'est de tirer à vue. Sur tout ce qui bouge. Et de rigoler crânement des valeurs morales ainsi pulvérisées.
Hyper-référencé, House Of 1000 Corpses ne tombe jamais dans un copier-coller indigeste du plus mauvais aloi (comme peut le faire un Tarantino), il se contente de clins d'oeil purement ludiques à ses références, datant souvent du noir et blanc (l'affiche de L'Etrange Creature Du Black Noir, un monstre qui rappelle la créature de Frankenstein, et une flopée d'autres), en mixant le tout dans une ambiance de frénésie pure entre La Horde Sauvage et Massacre A La Tronçonneuse.
Que penser du résultat ? La grande force du film est de n'avoir qu'une volonté d'amusement pur. Certes c'est extrêmement malsain, hyperviolent (on déconseillera le film aux personnes un tant soit peu sensibles, tout de même), mais jamais prétentieux. Logiquement, on tombe parfois dans des outrances visuelles un peu incongrues, dans une hystérie légèrement incontrôlée, mais jamais, jamais le spectateur n'est pris pour un idiot. Rob Zombie veut s'amuser avec lui, le divertir, lui coller la frousse, rien de plus. On est bien loin de ces films sans intérêt avec Paris Hilton.
On pourrait parler longuement des limites certaines de ce cinéma, prendre son absence de prétention pour un manque d'ambition flagrant, on pourrait lui reprocher son ultra-violence tout à fait gratuite, mais ce serait nier que nous avons affaire là à l'un des films les plus inventifs et les plus énergiques de ces dernières années, sans équivalent récent (voire équivalent tout court, d'ailleurs), bien placé pour subvertir un minimum la production hollywoodienne actuelle. On sait que Rob Zombie est depuis revenu avec la suite, intitulée The Devil's Rejects, mais c'est déjà une autre histoire.
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