Honey and clover
Quand douceur et humour débridé se rencontrent dans 38 épisodes hors du commun. Un pan de vie de quelques étudiants d'art tout a fait ordinaires, mais justement si proches de nous. Un petit bijou unique en son genre a ne rater sous aucun pretexte.
Titre original: Hachimitsu to Clover
Je vais vous présenter un anime trop méconnu que je considère pourtant personnellement comme le meilleur anime de 2005. Souvent trop simplement classé comme shojo, cette série est une perle d'humour, de bonne humeur et d'ambiance apaisante. Je parle donc bien sur d'honey & clover, qui peut se résumer par deux phrases, normalement en contradiction : "tons pastels" et "auteur sous acides".
Car on est bien projeté entre ces deux ambiances normalement incompatibles entre elles :
D'un coté on a des dessins pastels de toute beauté, de véritables œuvres d'art a chaque scène sans surenchère visuelle. Ce parti pris graphique de la douceur est visible sur tous les plans, allant jusqu'à transformer sur l'intégralité de la série une des protagonistes de 19 ans en poupée de 10 ans dans le pur style chibi. Peu de séries peuvent se vanter d'avoir une recherche technique aussi bien qu'artistique d’aussi haut niveau tout en gardant une homogénéité parfaite.
Le nombre de plans pouvant se targuer d'être de véritables tableaux en mouvements est impressionnant et honore l'histoire se déroulant autour d'étudiants en art. On se demande dès fois si ce n'est pas une autobiographie de l'auteur. Cette sensation de douceur est encore accentuée par l'OST de toute beauté du groupe Spitz, une musique jazzy douce et enivrante qui ne manque pas de rythme et qui colle parfaitement a l'anime.
Et d'un autre coté on a un auteur en bad trip. Un humour totalement déjanté qu'on prend de plein fouet car en totale contradiction avec l'ambiance douce, tout ceci encore accentué par le réalisme de l'histoire et des protagonistes dans lesquels on peut s'identifier, aux antipodes d'un School Rumble surréaliste. Non, la ce sont les caractères complexes des protagonistes et l'humour de situation qui font vivre cette série, pas de gags improbables ou de clins d'œil. Mais quel humour ! (mention spéciale aux épisodes 18 et 21, splendides).
Ces scènes sont rapidement identifiables, le style graphique changeant plus ou moins fortement pour se rapprocher des classiques de l'animation comique japonaise sans pour autant perdre de vue l'homogénéité de l'ensemble. Rien que l'introduction nous préviens que la série sort des sentiers connus, ou même de toute logique humaine. Je vous laisse la surprise, c'est tout bonnement indescriptible et il caractérise pourtant si bien la série.
Mais venons-en à l'histoire. La première saison se déroule sur 4 ans dans une université d'art, changeant un peu de l'éternel collège classique... ou plutôt plus souvent dans la maison que trois des étudiants se partagent et où se rejoignent les protagonistes. Comme tout étudiant d'art qui se respecte, ils ont du mal à joindre les deux bouts et font tout pour s'en sortir (mais vraiment tout pour Morita) ou pour trouver un boulot par la suite.
Le réalisme des caractères des personnages est saisissant. On se croirait revenir a cette époque d'indécisions, de remise en question et on s’identifie très vite aux protagonistes. Aucune histoire rocambolesque, pas d'étudiants d'art devant sauver le monde a coups de pinceaux magiques, juste un pan de leur vie et des relations entre les protagonistes, un peu a la Friends. Si simple mais il est pourtant dur de se détacher de ces personnages.
On va quand même ressortir quelques points noirs : un début présentant les personnages et le contexte qui manque un peu de rythme et qui semble classique aux pauvres brebis égarées qui ne s'y attendent pas, deux ou trois épisodes bouche trou totalement dispensables mais heureusement rares, et une inégalité technique visible sur certains épisodes du milieu de la série.
Contrairement a l'Europe ou l'Amérique où cet anime est très peu connu même des habitués, il a eu un franc succès au Japon. Le manga dont l'anime est tiré a reçu le Kodansha Manga Award de 2003 et la série s’est assez bien vendue pour qu'une deuxième saison avec un budget bien plus conséquent soit diffusée actuellement. Un détail en passant : « honey » est un album de spitz et « clover » de Suga Shikao, les deux compositeurs dont l’auteur est fan et qui ont été, une fois le manga passé en série, les compositeurs de l'intégralité de la bande son.
Tout ça pour vous dire que je ne vous conseille qu'une chose : procurez vous le et savourez le comme on savoure un bonbon acidulé, vous ne le regretterez pas. Un anime très difficile a décrire mais si facile a apprécier, une bouffée d'air frais comme il s'en fait peu.
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