Car je suis légion de Xavier Mauméjean
Voici un livre qui se présente comme une solution intéressante pour ceux qui aiment les thrillers et voudraient en savoir plus sur Babylone. Comme je fais partie des deux catégories et vu le nombre de critiques positives présentes sur Internet, je me suis laissé séduire.
Présentation de l'éditeur :
585 av. J.-C. Sarban est encore un enfant quand il quitte la ferme familiale pour Babylone, et entre comme novice dans l'Ordre des accusateurs. " Ordre et Stabilité ", telle est la devise des juges qui veillent au respect de la loi dans la cité. Quinze ans plus tard, Sarban est devenu un accusateur estimé et redouté. Un jour, les présages annoncent que les dieux sont épuisés et que les hommes doivent verser leur sang : le temps est suspendu, la loi n'a plus cours. Le peuple de Babylone devient fou et le chaos s'installe dans la cité. Crimes, viols, pillages... tout est permis. Dans la fureur générale, Sarban remarque un meurtre étrange qui semble avoir été commandité avant la suspension de la loi... Des Jardins Suspendus à la Tour de Babel, malgré la haine des hommes et la colère des dieux, l'accusateur décide de mener l'enquête. Pour le pire.
Xavier Mauméjean est né en 1963, diplômé en philosophie et science des religions, il habite dans le nord de la France où il y enseigne la philosophie. Grand amateur de Sherlock Holmes et de romans policiers en généra, il a écrit quelques livres dont trois ont été primé. Il a également publié des nouvelles dans diverses anthologies et revues.
Il s'agit du seul livre que j'ai lu de cet auteur et je peux dire que son style est comme je l'aime, c'est à dire concis et précis. Vous n'aurez pas de phrase à rallonge, ni de phrase à la structure alambiquée. Mais il y a quelque chose qui ne passe pas. Alors que la plupart des auteurs s'en servent pour rendre le texte dynamique, ici il apparaît totalement fade. D'ailleurs l'univers est décrit comme dans un manuel d'histoire. Quant à savoir si c'est un désir de l'auteur ou juste une conséquence du style, je ne peux le dire.
Une chose est sûre, l'immersion est passée au second plan afin d'en apprendre un peu plus sur la culture babylonienne. Et cela ne peut que desservir un roman qui se présente comme un thriller.
Généralement, l'utilisation de mots spécifiques permet de poser l'ambiance et d'augmenter l'immersion du lecteur. Mais ici cela semble superflu à tel point que cela a l'effet inverse, vu que ce vocabulaire n'apporte pas grande chose. Pour donner une exemple voici quelques mots tirés du glossaire de quatre pages qu'on trouve à la fin du livre :
etemmu : esprit | ikkaru : paysan | mutqu : pain aux épices |
saklu : idiot | selibu : renard | sinnisanu : efféminé |
Fades et sans reliefs : voici ce qui qualifie le mieux les personnages de ce roman pour moi. Certes ils possèdent une vie, des sentiments et des souvenirs mais la description n'aide pas à les trouver intéressant. Si on ajoute à cela le fait qu'ils sont caricaturaux et que leur comportement dépend de leur position et de l'archétype qu'il représente : on n'obtient rien de bien folichon. La palme étant désservie à l'ennemi mortel du personnage principal, aussi charismatique qu'un bout de chewing-gum. Il est méchant parce qu'il est méchant et ne prend pas de déculotté parce que le héros est trop "bon" (bon rime avec *on).
Mais l'élément qui m'a le plus rebuté reste malgré tout la pierre de voûte du roman : le scénario. Voici la situation : les dieux vont dormir et par conséquent, d'après le culte, le temps et la loi doivent être suspendus durant leur sommeil. C'est-à-dire que plus personne ne maintiendra l'ordre et que les gens pourront faire ce qu'ils veulent sans peur des conséquences. Évidemment seuls les prêtres et les représentants de la loi sont au courant. Face à cette situation, ils pensent mettre un imposteur sur le trône et le dirigeant à l'abri avant d'annoncer la nouvelle à la population. L'ordre des accusateurs est dissous pour la durée de la sieste, mais les membres se voient confié la sécurité de la ville.
Première question : s'ils cachent le dirigeant, pourquoi ne font-ils pas comme si rien n'avait changé ?On ne va pas me faire croire que les pouvoirs en place ne peuvent pas taire ça.
Deuxième question : pourquoi les accusateurs, une fois leur ordre dissous, doivent-ils encore se plier à l'ordre alors que le temps est suspendu? Entraînés comme ils le sont, ils tuent la population de la ville et puis on n'a plus de quoi faire un roman.
Pour le reste je vous passe le profond désintérêt que ce livre a suscité en moi. Cela peut se résumer entre réaction insensée et démesurée, scènes de violence sans grand intérêt et une enquête poussive au milieu des troubles.
Voici donc un livre qui m'a déplu. Une intrigue poussive desservie par un style qui se veut trop proche d'un "Babylone pour les nuls". De mon point de vue, le contrat n'est pas rempli :
- Pour un thriller je retourne lire Maxime Chattam;
- Pour en apprendre plus sur Babylone, j'irai sur Wikipedia ou à la bibliothèque la plus proche.
Alors que Actusf, Cafard cosmique et Scifi-universe trouvent ce livre vraiment bien, il ne mérite pas mon attention. C'est certainement la chose la plus bizarre concernant ce livre sachant que, jusqu'à présent, ces sites ne m'avaient jamais mal aiguillé.
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