Trauma Center : Jouez du scalpel

Vous avez une dextérité hors du commun et une patience au même niveau ? Vous avez pensé à changer de vocation devant Urgences ? Et comme vous rêvez forcément d’avoir une infirmière réagissant au doigt et à l'oeil au moindre de vos désirs, venez donc prouver vos talents dans Trauma Center : Jouez du scalpel, sur nintendo DS.

La ou Phoenix Wright vous met dans la peau d’un avocat venant à peine de quitter les barreaux de son landau, vous incarnez ici de la même façon Derek Stiles, un médecin tout droit sorti de l’école et totalement inexpérimenté qui va être vite mis à contribution. Quelques opérations critiques plus tard, vous découvrirez que vous êtes en possession d’un véritable don pour sauver les patients, ceci juste au moment où une étrange maladie contagieuse fait son apparition…


Gameplay

Ici on est en plein dans les nouveaux gameplay apportés par la DS, tout se joue au stylet. Pendant que votre assistante vous stresse sur l’écran du haut, la zone opérée est affichée sur l’écran du bas avec 10 outils de chirurgie placés sur les cotés. Les premières missions vous montreront comment opérer certains types de problèmes, mais vous étés en roue libre très rapidement. Chaque type d’opération nécessite une procédure différente et bien précise pour être menée à bien : désinfectez, incisez, détectez, injectez, retirez le pus, massez, recousez, placez un bandage … chaque outil a sa fonction bien définie et sa manière d’être utilisé, et n’est à employer qu’à certains moments bien précis. Hors de question donc de charcuter le patient de rage quand ça nous démange. Fractures, inflammations, trachéotomies ou même opérations à cœur ouvert, chaque opération se déroule différemment et vous n’aurez pas réellement le temps de vous ennuyer ou de trouver le gameplay répétitif avant les dernières missions.

Le rythme est extrêmement nerveux et on se prendrait presque à espérer avoir une véritable assistante pour nous passer les bons outils, ainsi que quelques calmants. La vie du patient ne tiens qu’a une injection que l’on doit faire pour remonter son rythme cardiaque en plein milieu de l’opération, injection à donner quasiment toutes les 10 secondes mais pourtant à prévoir à l’avance pour ne pas laisser le patient mourir d’une hémorragie non soignée. Pour corser encore le tout, une limite de temps serrée nous rappelle qu’on a autre chose à faire que de stabiliser totalement le rythme cardiaque, sans parler des tonnes de surprises nous tombant dessus en pleine opération (ho la belle rouge… mince c’est quoi ces hémorragies !)

Réalisation

Les graphismes sont clairement secondaires ici. Pendant l’opération le corps humain est stylisé pour éviter un réalisme malsain mais reste proche de la réalité. En dehors, l’histoire style série B de S.F est racontée sous forme de digital comics moins réussis que ceux de Phoenix wright. Coté sonore, la bande son remplit son rôle, vous stresser, et les bruitages sont étrangement très réalistes. L’un dans l’autre on a réellement l’impression d’opérer un corps humain et non un tas rose gigotant.

Coté scénario, il y a du bon et du mauvais. L’histoire manque de caractère, les dialogues sont dignes des feux de l’amour et les personnages ont peu de charisme. Mais d’un autre coté la trame principale réserve son lot de surprises et l’histoire en général arrive avec brio à faire monter le stress juste avant une opération. Les briefings préopératoires avec une description simili-réaliste de la maladie nous font rentrer parfaitement dans l’ambiance et c’est avec plaisir que l’on relève le défi posé.Petit point à souligner, j’ai eu d’étranges mais heureusement rares bugs de l’écran tactile, la pression du stylet n’étant pas ou mal reconnue.

Durée de vie

Mettons de suite les points sur les i, la durée de vie ne fait pas du tout honneur à l’originalité du gameplay. Cas extrême, si vous avez de l’entraînement derrière le stylet (après avoir fini Ouendan en very hard au hasard) et que vous sautez en plus l’histoire, vous allez boucler le jeu en 5 heures la ou un joueur normal mettra une dizaine d’heures à faire le tour. Petit plus, le mode secondaire permet de refaire les missions pour améliorer vos scores ou tenter les missions bonus … mais la, quand on fait des missions hardcore pour un jeu déjà difficile de base, tenter est bien le mot.

Sous ses airs d’ovni ludique, Trauma center est loin d’être parfait dans sa réalisation. Atlus a testé ici un nouveau genre, et vu le succès rencontré nous pouvons espérer un deuxième opus gommant les aspérités du titre dans un proche futur ou au pire sur la WII.Très difficile à maîtriser, le titre est à déconseiller aux impatients… mais cette difficulté permet justement de stresser intensément sur chaque opération, car quoi de plus réaliste quand on est chirurgien ? Un titre à découvrir pour tous les amateurs d’idées fraîches et les vieux briscards du jeu vidéo.

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