That 70's Show

Série américaine (1998-2006). 8 saisons.
Une sitcom qui prend place au coeur des années 70, dans une petite bourgade du Wisconsin. Eric et ses amis, adolescents, découvrent la vie, l'amour et les cigarettes qui font rire.

That 70s ShowAvec Topher Grace (Eric Forman), Laura Prepon (Donna), Kurtwood Smith (Red Forman), Danny Masterson (Hyde), Mila Kunis (Jackie), Ashton Kutcher (Kelso), Wilmer Valderrama (Fez), Debra Jo Rupp (Kitty Forman)...

Finalement, peu de sitcoms resteront à la postérité. Friends, Seinfeld, et puis ? Et puis That 70's Show. La preuve que si on se donne la peine de faire preuve d'audace et d'ambition, on peut réussir dans la longévité sans tomber dans la plus navrante niaiserie ni dans le recyclage perpétuel.

Au cours des 8 années de son existence (un record), That 70's Show aura été en effet un réservoir permanent de bonnes idées, de bonnes blagues, de bons acteurs. Réunissant d'abord six personnages centraux, grands adolescents vivant dans la minuscule ville de Point Place (Wisconsin), décrits à partir de 1976. Il y a d'abord Eric, maigrichon et craintif mais sarcastique, Donna, sa voisine depuis toujours, grande, rousse et délurée, lui offre une complicité de chaque instant. Hyde, qui aime à se faire passer pour un individu louche, est issu d'une famille d'alcooliques et tente d'être le plus cool possible. Kelso, grand dadais séducteur, sort énormité après énormité. Jackie, sa petite amie, riche et gâtée, semble vouloir être la plus horripilante possible. Enfin, le dernier arrivé, Fez, est un étudiant étranger (on ne connaîtra jamais son pays d'origine) qui, sous prétexte de s'intégrer à la vie américaine, ne rêve que de sucreries et de situations sexuelles farfelues. Sans oublier le tyrannique père d'Eric, Red, sa mère complètement loufoque, Kitty, leur fille nymphomane Laurie, et le père de Donna, Bob, un gentil macho velu et un peu nigaud.

D'autres personnages viendront bien entendu sporadiquement se greffer à l'histoire, mais on a présenté là le noyau dur. Les enjeux sociologiques de la série sont clairs : décrire l'adolescence dans les années 70, pour montrer finalement que rien n'a beaucoup changé depuis. Les gimmicks sont nombreux dans cette série : tout d'abord le fameux (fumeux ?) « tour de table », au cours duquel la caméra navigue d'un protagoniste à l'autre, débitant ânerie sur ânerie, alors qu'une étrange et épaisse fumée monte derrière eux. Ensuite, les nombreux clins d'oeil à des fictions de l'époque, Star Wars (qui obsède légèrement Eric), Star Trek, Grease, Saturday Night Fever... recréés avec les acteurs du show. Enfin, et c'est finalement l'une des forces du show, les dialogues auto-référencés, allant selon les personnages du nonsense le plus total (Fez ou Kelso) au comique de répétition (Red ou Hyde).

That 70s ShowOn suit au cours du temps les évolutions de nos personnages, d'abord pressés de quitter le lycée, puis finalement un peu effrayés à l'idée de se construire une vie d'adulte, dans le contexte de la grande crise du pétrole de la fin des années 70. Les héros de That 70's Show sont à la fois les parents des Friends et leurs petits frères. Mariage, emploi, études, musique, drogues douces, toutes ces préoccupations résonnent finalement encore aujourd'hui. Mais tout cela sonne finalement un peu sérieux, alors que toute la force de That 70's Show réside dans la qualité de son écriture. On va du pur comique de situation au jeu de mots dévastateur, en passant par de nombreux quiproquos et malentendus. Les personnages, extrêmement stéréotypés, sont rendus particulièrement attachants par l'exposition patiente de leurs défauts et de leurs qualités. Réellement, on rêve tous d'avoir une telle bande de potes.

La longévité de la série n'a en rien entamé sa qualité. Les épisodes de la fin sont d'aussi bonne qualité que ceux du début, le show trouvant rapidement ses repères et veillant à ne pas les bousculer. Quelques invités prestigieux (Bruce Willis, Luke Wilson, Brooke Shields, Alice Cooper...) sont même venus cabotiner dans la série la plus cool de toute la télévision américaine. Certains épisodes « spéciaux » resteront de purs moments d'anthologie (on peut citer l'épisode « En Avant La Musique » de la saison 4, entièrement chanté par les comédiens), tandis que certains gags restent en mémoire pour longtemps.

Diffusé tous les étés par France 2, et toute l'année par Canal Jimmy, cette série dispose d'une VF tout à fait acceptable, même si, évidemment la VO reste recommandée. Cependant, il est plus que difficile d'en trouver les DVD en France. Un scandale quand on sait à quel point elle est appréciée par ceux qui ont eu le courage de la regarder à des horaires impossibles.

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